jeudi 21 février 2008

Une grosse tablette pas si mol

Texte publié sur le blogue de Richard Martineau le 21 février 2008

Bonjour M. Martineau
Vous précisez dans votre chronique du journal d'aujourd'hui (21-02-08) qu'il n'y avait rien de bien original dans le rapport Castonguay, qu'on aurait pu prévoir les grandes lignes. Si nous, simples citoyens, étions en mesure de prévoir les grandes lignes, imaginez un peu ceux qui dirigent la province. Je suis bien certain que vous ne les sous-estimez pas à ce point.

Selon moi, non seulement ils se doutaient de ce qui allait être écrit, ils savaient. Ils savaient même qu'on tabletterait aussi rapidement.

Les décisions en rapport avec l’augmentation des taxes sont probablement déjà prises. Il ne restait qu’à amener le sujet d’une manière à faire passer le groupe Jean Charest comme l’équipe qui a tenté de sauver le peuple mais qui n’aura pas réussi.

Il ne faut pas oublier que les libéraux du Québec forment un gouvernement minoritaire et qu’une élection peut être déclenchée à la moindre étincelle. Il ne faut pas non plus négliger l’idée que ces mêmes libéraux parlaient de diminuer les impôts avec de l’argent provenant d’Ottawa. Ajoutez à cela qu’ils sont ceux qui ont catalogué, avec raison d’ailleurs, le Québec comme étant la province la plus taxée en Amérique du Nord pour séduire la population en 2003.

Comment pourraient-ils augmenter la TVQ sans faire grogner la population ? Comment pourraient-ils arriver à faire payer une centaine de dollars par année à un patient qui veut conserver le droit de consulter son propre médecin de famille sans exciter les sens du chef de l’opposition ? Vous voyez bien que Mario monte sur ses grands chevaux à la moindre occasion. Toujours en quête d'exposure, il suffit de dire une chose pour qu’il dise le contraire. On avait juste à tabletter le rapport pour que le petit garçon en culotte courte s’énerve le poil des jambes et vante lui-même les mérites d’un tel rapport. Le Parti Libéral n’a pas besoin de promouvoir l’idée d’augmenter les taxes, Tit clin ADQ le fait pour eux.

Dire NON volontairement à un rapport préfabriqué pour sauver la face et transmettre l’image du sauveur en sachant très bien qu’on finira par dire que la triste réalité ne nous permet plus d’éviter la solution fatidique.

Le stratagème est loin d’être nouveau, on l’utilise depuis longtemps dans plusieurs sphères de la société. Il suffit d’avoir le pouvoir, de prévoir à l’avance et de simplement créer l’illusion.

Le gouvernement n’est pas en train de se mettre la tête dans le sable. Il n’est pas non plus en train de sauver la population d’une autre augmentation de taxes. Vous connaissez la rengaine ? Il donne d’une main et reprend de l’autre. C’est ce qu’il s’apprête à faire une fois de plus.