lundi 10 mai 2010

Au lendemain du budget provincial 2010

M. Martineau,

Comme la majorité des citoyens québécois, j’arrive à peine à respirer depuis l’annonce du nouveau budget provincial. Tellement plein le dos de me faire emplir par toutes sortes de belles paroles mensongères depuis son arrivé au pouvoir il y a sept ans que j’ai fermé le téléviseur à peine 60 secondes après le début de l’apparition de Jean Charest au bulletin de nouvelles de TVA mercredi soir. À quoi bon écouter ce gars là, peu importe la question, la cassette est préparée d’avance et les vraie questions n’obtiennent jamais réponse. Vous me direz qu’ils sont tous pareils, je vous répondrai que c’est la première fois en 40 ans de vie adulte que j’en vois un comme lui.

Cette fois, les mots magiques qui servent à endormir sont «RESPONSABLE» et «
LES QUÉBÉCOIS NOUS ONT DIT QU’ILS NE VEULENT PAS ÊTRE LES SEULS À SE SERRER LA CEINTURE».

En 2003, alors qu’il bataillait pour acquérir le pouvoir, Jean Charest répétait en boucles que le Québec était la province la plus TAXÉE d’Amérique du Nord et que c’était une situation inacceptable pour les québécois. De la même manière, il répétait des milliers de fois que le Parti Québécois était le grand responsable des problèmes de santé au Québec, slogan qu’il a réutilisé à la corde en 2007 et qu’il utilise toujours d’ailleurs, sept ans plus tard pour camoufler son incompétence et son impuissance à redresser la situation. Ça prend dix minutes pour mettre un médecin à la retraite et dix ans pour en former un dit-il encore le plus sérieusement du monde. Il entretient encore le doute chez les esprits les plus faibles et il le sait très bien.

RESPONSABLE ?
Vous dites que les gens disent depuis des mois que le gouvernement doit mettre ses culottes et sortir la province de la dèche, vous avez tort. Ça ne fait pas des mois, mais des années que les gens demandent aux supposés administrateurs de gérer adéquatement. Plusieurs politiciens ont des formations en droits, je me demande si ces mêmes hommes et femmes ont obtenu un diplôme en gestion. Administrer ne veux pas nécessairement dire «augmenter les revenus», ça peux aussi vouloir dire «bien gérer l’argent et les structures en place». Avant d’ajouter toutes sorte de taxes aux surtaxés et de demander au peuple de se responsabiliser, pourquoi ne pas nous poser les questions suivantes :

Il était où notre gouvernement «RESPONSABLE» au cours des sept dernières années ? Où était-il lorsqu’on a accordé une prime de départ d'au moins 100 000$ à un commentateur sportif qui s’est travesti en employé du ministère des sports pour une seule année ? Où était ce même gouvernement «RESPONSABLE» pendant que d’autres primes de départ et primes aux rendements tout autant injustifiées étaient accordées aux responsables de la Caisse de Dépôt ? C'est sans compter celles aux bureaucrates de la santé, de l’éducation, des sociétés d’états comme la SAQ, la SAAQ et Hydro-Québec ? Où était M. Charest, ce grand «RESPONSABLE», pendant que les dirigeants des commissions scolaires se tapaient de somptueuses fêtes de fin et début d’année à nos dépend ? 

Où étaient «NOS GRANDS DIRIGEANTS RESPONSABLE» lorsqu’on a entrepris la construction de cette centrale électrique à Bécancourt qui a coûté au-delà d’un demi-milliard de dollars à construire en plus des sommes astronomiques pour l’entretenir depuis trois ans alors qu’elle ne sert absolument à rien depuis le début ? Que fait donc nos grands «RESPONSABLES» qui osent se qualifier de bâtisseurs en fantasmant sur un MÉGA centre hospitalier alors que la majorité des hôpitaux du Québec manquent de fonds, de médecins et d’infirmiers/ères et que plusieurs bâtiments tombent en ruines. ? Où était cette merveilleuse équipe de gestion «RESPONSABLE» pendant que la caisse de dépôt lapidait 40 milliards de dollars et que la Société Générale de Financement (SGF) engloutissait tout près de 520M au cours des deux dernières années dans des mauvais placements ? Encore là, c’est la faute de l’administration précédente disent t-ils…

M. Martineau, un peu comme la grippe H1N1, je doute que les répercussions de la récession aux États-Unis aient eues les effets que prévoyaient nos experts financiers pour le Canada et le Québec. Je suis loin d’être chevronné dans le domaine mais j’ai bien plus le sentiment que notre situation économique actuelle résulte de l’incompétence administrative gouvernementale que d’un déséquilibre causé par les décisions un peu trop audacieuses des banques américaines. Il faudrait peut-être comparer avec les autres provinces du pays pour connaître la réponse. Jean Charest prend le crédit pour le peu de conséquences qu’aura eu la crise chez nous tout en l’utilisant pour justifier la dèche dans laquelle nous nous trouvons. Aucun scrupule, il prend le beurre et l’argent du beurre…

Cet homme prétend qu’il pourrait regarder ces enfants dans les yeux et dire qu’il a fait la bonne chose pour le Québec, voila de bien belles valeurs à transmettre à sa progéniture. Ces jeunes grandiront avec la perception que leur père aura été un grand homme pendant que la réalité indique qu’il aura été probablement le plus incompétent des premiers ministres à avoir gérer le Québec. Il est certes un des plus ingénieux manipulateurs qu’il m’ait été de voir dans ma vie. Il était à l’opposition que déjà je le nommais «le vendeur de voiture d’occasion». Il semble avoir le Québec dans sa petite poche malgré ses déboires. Le Québec ne semble pas se souvenir de l’incroyable insatisfaction qu’a générée son parti auprès de la population durant presque trois ans au cours des quatre premières années de son règne. La dernière année, il s’est fait totalement invisible pour finalement se retrouver minoritaire pendant 18 mois, période où il s’est fait tout aussi discret. Pour endormir le bon peuple, il sélectionne un ou deux slogan et il n’en démord pas. Il les répète des milliers de fois sachant qu’ils finiront par s’intégrer au subconscient de la majorité. Il a un sapré pouvoir de persuasion, voilà son grand talent.

Je suis désolé M. Martineau, mais je n’adhère pas la théorie que les québécois doivent encore puiser dans leur poches de manière démesurée, du moins pas avant que les structures gouvernementales et la hiérarchie bureaucratique soient véritablement remises en question. Nous sommes la province a plus taxée en Amérique du Nord justement parce que les soins de santé sont gratuits. Le gouvernement fédéral avait choisi de réduire la TPS de 2% pour donner la chance aux canadiens de respirer un peu plus que déjà il était mentionné que Jean Charest finirait bien par s’en approprier. Il était clair dans mon esprit qu’il s’apprêtait à procéder le jour où il nia ce genre d’intentions devant les caméras. Il nous préparait à l’éventualité. Trop couard pour s’attaquer aux vrais problèmes qui le rendraient impopulaire aux yeux de ses vaches à lait il emprunte la solution facile qui aura le moins de répercussion pour lui et son parti. Pour M. Charest, le petit peuple n’a aucun pouvoir.

A-t-on oublié les effets pervers de l’augmentation démesurée du prix de l’essence sur le coût des produits et services il y a environ deux ans ? Je n’ai même pas de voiture, mais c’est en faisant mon épicerie que j’avais réalisé à quel point l’impact était sérieux. Un peu plus tard le prix de l’essence redescendait, mais pas le prix des produits. Que pensez-vous qu’il se produira si l’essence est majorée encore une fois et qu’en plus, les municipalités en fassent autant ? Mais encore là, si toutes les entreprises augmentent leurs prix pour contrer les nouvelles hausses d’essence et de taxes, le gouvernement s’en portera que mieux en empochant son 9,5% sur les prix encore plus élevés.

Et tout cela, au nom des générations à venir. Nous savons tous que les taxes et impôts sont là pour rester, les chances qu’elles soient un jour réduites sont assez minces. Je serais curieux de savoir le vrai pourcentage d’imposition imposé aux contribuables en calculant l’impôt, les taxes sur les produits et services, les taxes cachées et toutes ces façons détournées qu’a le gouvernement de venir puiser dans nos poches. Imaginer maintenant ce que sera la situation dans cinquante ans… Combien de hausse seront imposée jusque là ? Au rythme où vont les choses, il ne serait pas surprenant que les générations futures en viennent à être obliger de payer pour travailler sans salaire.